Fermer la navigation

3QA – Christophe Monniot : « Le coach est un regard extérieur compétent »

| 25 mai 2017
3QA – Christophe Monniot : « Le coach est un regard extérieur compétent »

Executive Coach et président de l’antenne française de la première association de coaching professionnel internationale, Christophe Monniot a un parcours riche d’une multiculturalité nourrie d’une carrière internationale. Après vingt ans passés sur les marchés financiers, cet ancien dirigeant souhaite mettre son expérience du leadership et sa vision systémique de l’économie au service des autres et se forme au coaching professionnel. Pour lui, la profession de coach est essentielle en pleine mutation du monde du travail, et se doit donc d’être cadrée par une certification qui garantit la sécurité des coachés. Rencontre.

 

1 – Qu’est-ce que le coaching et quel est son rôle dans un environnement professionnel ?

Le coaching est un accompagnement au développement des performances professionnelles. Il aide la personne à se hisser au maximum de son potentiel en allant chercher de nouvelles ressources, et en se frottant a ses limites pour les dépasser.

Pour fonctionner, le coaching se base sur une vraie volonté du coaché d’accomplir un travail d’évolution professionnelle. Au sein de l’entreprise, il est basé sur une relation tripartite entre l’entreprise, le salarié et le coach. Ce dernier accompagne, confronte et challenge le coaché en fonction d’un cadre et d’un objectif donné.

Pour permettre à chacun d’aller au delà de ses croyances limitantes, le coach met les choses en perspective, ce qui permet à la personne de les percevoir et de les comprendre.

Le coach est un regard extérieur compétent, et il est « bien-veillant » dans le sens où il veille au bien de la personne par rapport à ses objectifs.

 

2 – Vous êtes président d’ICF France (International Coach Federation) pour l’année 2016-2017. Pouvez-vous nous en dire plus sur son rôle et son intérêt pour le métier de coach ?

ICF est la première association internationale de coachs avec 30 000 membres sur les 53 000 référencés dans le monde qui propose un processus de certification ouvert à toutes les personnes formées à l’accompagnement.

Ce processus est basé sur 11 compétences définies par ICF, fruit de recherches scientifiques menée par l'association, que les coachs doivent maîtriser afin d’être certifiés. Avec les deux autres fédérations françaises de coaching SF Coach et EMCC, nous avons établi un référentiel de 8 compétences communes.

Pour se former, ICF certifie des programmes de formation qui permettent d’obtenir une certification plus rapide. Mais nous accompagnons ceux qui se forment au fil de l’eau dans la traduction des compétences acquises au cours de leur parcours, le processus est rigoureux. Il y a 3 niveaux de certifications chez ICF (ACC, PCC, MCC).

Le rôle d’ICF est de promouvoir la profession de coach et de certifier que les personnes ont bien les compétences pour exercer la profession. Ce processus donne un cadre éthique et professionnel au métier de coach.

ICF a rédigé un code de déontologie consultable en ligne et demande à ses adhérents de suivre une formation continue afin de renouveler leur certification tous les 3 ans.

 

Il faut des gens pour accompagner ces bouleversements
et relever des défis nouveaux dans l’inconnu.

 

3 – Comment expliquez-vous l’engouement pour la profession et l’augmentation des besoins de coaching au sein des entreprises ?

Nous venons de clore notre édition 2017 du Forum de Printemps ICF dont le thème était justement celui de l’évolution du monde du travail. Nos intervenants du monde de l’entreprise évoquaient tous l’évolution rapide et complexe de la société. Les jeunes et les moins jeunes demandent une adaptation dans leur façon de travailler, de manager, de s’organiser. Et comme tout changement déclenche des émotions, et que les systèmes vivants se protègent des changements trop rapides, il faut des gens pour accompagner ces bouleversements et relever des défis nouveaux dans l’inconnu.

Beaucoup d’écoles de coaching se sont montées ces dernières années, certaines meilleurs que d’autres, car il y a un marché, une vraie demande. En parallèle de nombreuses personnes se forment et une professionnalisation se met en place.

Face à la demande, il est évident que nous ne sommes pas assez nombreux. Aujourd’hui les coachs expérimentés, avec de l’éthique, qui respectent l’évolution de l’autre en composant avec ses résistances et qui connaissent les fonctionnements cérébraux, sont débordés de travail.

Il faudra donc plus de personnes compétentes pour accompagner les transitions mais le chemin est difficile, il faut du talent, un réseau et une bonne formation pour réussir.

 

Question bonus – En quoi les coachs peuvent-ils nous aider à aller vers le management de demain ?

Le coaching fait partie intégrante d’une société prospère, il a selon moi une place a prendre dans une offre d’accompagnement du changement et de la transition qui doit être plurielle.

Le coach a un rôle central dans l’accompagnement des mutations de société, et il est essentiel qu’il soit compétent et formé à l’éthique de ce métier. Si nous ne prenons pas cette place avec notre exigence de professionnalisme, la place sera prise par d’autres qui n’auront pas forcément la même éthique, car la demande est bien là.

Ce qui est intéressant, c’est de voir que notre profession est elle-même confrontée à ces évolutions. De plus en plus de jeunes se forment d’ailleurs au coaching, ce qui est une bonne nouvelle ! Nous sommes nous-même dans le devoir de relever ces défis et de rester créatifs et innovants.

Comment accompagner avec le digital ? Que va changer l’intelligence artificielle ? Comment inventer de nouvelles façons de travailler ? sont quelques-unes des questions que doivent se poser les coachs aujourd’hui.

Le coaching est une aventure vers l’inconnu… 

 

Fermer la recherche