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Prévenir le stress au nom de la sécurité et de la santé au travail

| 29 avril 2016
Prévenir le stress au nom de la sécurité et de la santé au travail

Hier, le 28 avril, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) célébrait la journée mondiale de la sécurité et la santé au travail. Depuis 2003, celle-ci est dédiée aux victimes des accidents et maladies du travail et s’efforce de promouvoir une culture de la sécurité et de la santé au travail dans le monde entier. Cette année, elle met en lumière le stress au travail et ses effets néfastes sur la santé et le bien-être des travailleurs. MIEUX vous fait découvrir le constat actuel de l’OIT, ses répercussions et les solutions proposées.

 

Les maladies et accidents du travail sont encore nombreux

Le Bureau International du Travail nous apprend, à travers son rapport La sécurité en chiffres, que chaque année c’est 1,7 million de personnes qui meurent à la suite d’une maladie professionnelle et 500 000 d’un accident du travail.

Parmi les causes on peut citer entre autres une trop forte industrialisation, qui privilégie souvent la rentabilité à la sécurité. C’est par exemple le cas au Brésil où le développement du secteur du bâtiment et l’augmentation de ses effectifs à fait passer le nombre d’accidents mortels par an de 29 500 en 1998 à 39 500 en 2001.

Même si dans beaucoup de pays industrialisés, les décès causés par un accident du travail ont diminué, ceux causés par une maladie professionnelle sont en hausse.

Une des causes les plus meurtrières reste aujourd’hui encore l’asbestose, maladie causant des troubles pulmonaires liés à l’amiante et qui serait à l’origine de 100 000 morts par an dans le monde. Juste derrière elle, les pesticides feraient près de 70 000 décès par an dans le secteur agricole.

 

Les entreprises payent le prix fort

Moins grave mais digne d’être relevé, le rapport fait aussi état de 268 millions d’accidents de travail non-mortels suivis d’au moins 3 jours de congés. Or « en moyenne, l’absentéisme coûte 2,5 à 3 fois le salaire de la personne par jour d’absence » nous avait expliqué François Delpierre, responsable du pôle prévention des risques professionnels et formation chez Securex. L’OIT a estimé que le montant total des indemnités versées suite aux accidents du travail et aux maladies professionnelles représente 4 % du PIB mondial !

Mais il n’y pas que la santé physique qui coûte cher aux entreprises.

Selon le psychiatre Patrick Légeron, fondateur de Stimulus, cabinet spécialisé dans le conseil aux entreprises sur les problèmes du stress et du bien-être au travail, un quart des salariés français sont stressés. Or on sait que le stress au travail entraîne la démotivation et qu’un salarié sur quatre a déjà été victime de burn-out ou de dépression liée au travail. On comprend alors mieux les chiffres de l’étude Le stress au travail : un défi collectif qui estime le nombre de personnes dans l’Union Européenne souffrant de dépression professionnelle à 40 millions pour un coût total de 617 milliards d’euros.

 

Repenser le monde du travail

L’année dernière, François Rebsamen s’était exprimé à l’occasion de cette journée particulière pour rappeler « que la santé et la sécurité au travail des travailleurs doivent être une priorité de l’action des organisations internationales, des gouvernements nationaux, des entreprises » pour deux raisons :

  • Une exigence morale tout d’abord. Parce qu’il est capital de « lutter pour un travail décent, respectueux des hommes et des femmes qui l’accomplissent. »
  • Une exigence d’efficacité économique. Parce qu’il coûtera bien moins cher à une entreprise de prendre soin de ses salariés que de les négliger.

On se rapproche ici de ce que nous expliquait Pierre-Yves Sanchis, directeur de e-RSE.net, au sujet de la RSE : « plus on va rapprocher la RSE de la performance de l’entreprise, plus elle va pouvoir grandir et porter ses fruits parce qu’elle sera vue comme partie intégrante du modèle. »

On voit bien aujourd’hui que le stress ou les accidents de travail ne sont pas une fatalité mais les conséquences d’une organisation du travail qui peine à évoluer. Or si on réfléchit dans ce sens, les nouvelles formes d’organisation du travail et les initiatives de QVT sont des investissements voire des économies ! C’est seulement en remplaçant les objectifs de rentabilité à court terme par une vision plus large et plus consciente du monde du travail que les entreprises se rendront compte qu’investir dans le bien-être de leurs salariés représente une meilleure rentabilité à long terme.

 

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