Fermer la navigation

Le bonheur au travail est un concept récent

| 4 avril 2017
Le bonheur au travail est un concept récent

Le mois dernier, la CFDT révélait les résultats de sa grande étude « Parlons travail », selon laquelle 76,4 % des actifs français estiment « aimer » leur travail. Un chiffre positif bien au delà de la moyenne qui est cependant en baisse comparé aux années précédentes. Si certains défenseurs des ressources humaines mettent en garde face à cette diminution, d’autres relativisent et rappellent que la notion de « bonheur au travail » est relativement nouvelle. Un concept à contextualiser, historiquement, si nous voulons en saisir les enjeux actuels.

Et c’est justement l’objet d’étude de l’historienne Anne-Sophie Bruno, spécialiste des questions de santé et des conditions de travail et maître de conférences à l’Université Paris 1, qui estime qu’il faut « balayer l’idée d’un progrès linéaire depuis les Trente glorieuses ». Si l’historienne rappelle que la notion de « bonheur » est nouvelle au travail, celle-ci insiste et nuance les termes aujourd’hui employés pour qualifier la question de la perception de la pénibilité du travail :

Jusqu’aux années 1990, personne ne parlait de “bien-être”, de “satisfaction” ou de “qualité de vie au travail”.

Autre mise en garde pour la spécialiste : comparer les conditions de travail d’hier et d’aujourd’hui doit se faire avec précaution. En effet, les métiers ont évolué entre la période d’après-guerre et 2017. En conséquence, certaines notions, telle que la « pénibilité », sont à redéfinir. Par exemple, si la baisse des accidents mortels sur les lieux de travail est significative, la pression est cependant devenue plus forte sur des salariés à qui l’on demande d’être plus polyvalents, explique la scientifique.

Retrouvez l'interview d’Anne Sophie Bruno sur la notion de bonheur au travail dans La Croix.

Fermer la recherche