Elle joue un rôle crucial dans la Qualité de Vie et les Conditions de Travail (QVCT). Pourtant, l’ergonomie des bureaux et plus généralement des postes de travail dans les entreprises n’est pas toujours optimisée. Le coût (réel ou supposé) des différentes solutions fait partie des freins. Nous avons demandé à Sylvie Carre, Responsable de l’équipe de spécialistes de l’aménagement et du mobilier chez Fiducial Office Solutions, des solutions peu coûteuses, et qui changeront le quotidien de vos équipes.

En quoi consiste l’ergonomie des postes de travail et pourquoi est-elle cruciale pour la santé et la productivité des collaborateurs ?

L’ergonomie, c’est la science qui consiste à adapter le poste de travail et les équipements aux tâches effectuées par les collaborateurs et les collaboratrices. Souvent, ces derniers travaillent avec un matériel qui n’est pas adapté. Et malheureusement, cela peut engendrer des postures inappropriées, et des problèmes de santé associés.

Le premier but de l’ergonomie, c’est d’assurer le confort des utilisateurs, donc de prévenir les Troubles Musculosquelettiques (TMS), première cause de maladies professionnelles indemnisées par le régime général en France. Les TMS sont une source majeure d’absentéisme qui engendre des coûts élevés pour les entreprises.

Un poste bien conçu est aussi un levier de gain de productivité pour l’entreprise. Les collaborateurs et collaboratrices qui bénéficient d’un aménagement adapté se fatiguent moins. Ils ont moins besoin de faire des pauses pour bouger ou soulager leurs douleurs. 

Enfin, l’ergonomie contribue à l’attractivité de l’entreprise. Proposer des conditions de travail de qualité aide à fidéliser les talents et à en attirer de nouveaux.

Quels sont les principaux problèmes de santé rencontrés par les collaborateurs qui n’ont pas un poste de travail adapté, et comment les prévenir, améliorer l’ergonomie des bureaux ?

J’évoquais à l’instant les TMS. Dans le secteur tertiaire, qui est celui dans lequel j’interviens, ils sont souvent causés par des postures statiques prolongées ou des mouvements répétitifs. Il peut s’agir : 

• de lombalgies : elles sont la première cause d’inaptitude avant l’âge de 45 ans ;
• de douleurs cervicales ;
• de problèmes d’épaules : les tendinites sont les plus connues ;
• de douleurs au poignet : le syndrome du canal carpien, entre autres. 

La sédentarité peut également entraîner des problèmes de santé tels que des problèmes cardiovasculaires, du surpoids ou des difficultés respiratoires.

Et puis un environnement trop bruyant (open space non traité acoustiquement) peut entraîner des maux de tête ; et un mauvais éclairage ou un équipement informatique inadapté conduit à de la fatigue oculaire. 

Quels équipements ou aménagements peu coûteux toutes les entreprises devraient-elles envisager pour améliorer le confort au travail ?

Les premiers équipements que l’on peut apporter à un poste de travail pour l’améliorer (sans le changer), ce sont les accessoires d’ergonomie :

• des souris ergonomiques et des repose poignets pour réduire la tension au niveau du poignet ;
• des supports écrans réglables qui permettent à chaque utilisateur d’ajuster la hauteur, la profondeur et l’angle de son écran ;
• des repose-pieds pour soulager les membres inférieurs ;
• des porte-documents pour éviter les torsions répétitives du cou.

Ces accessoires sont peu coûteux et apporteront du confort à l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices.

Ensuite, il y a la question des sièges. Si l’entreprise n’est pas prête à remplacer tout son parc de sièges, mais qu’elle souhaite apporter un mieux-être à ce niveau-là, on trouve des coussins d’assises ou des supports dorsaux qui apportent également un confort supplémentaire.

Bien sûr l’idéal reste l’investissement dans des sièges de bureaux ergonomiques, qui permettent aux collaborateurs de régler leur siège en fonction de leurs propres besoins. La bonne nouvelle, c’est qu’au fil des ans, les gammes se sont élargies. Il est possible aujourd’hui de trouver des modèles performants à des coûts très raisonnables, permettant une ajustabilité optimale à la morphologie de l’utilisateur (taille, poids, soutien lombaire…).

Enfin, avec un coût un peu plus élevé mais toujours avec une fourchette de prix assez large, l’un des meilleurs moyens de lutter contre les TMS, et surtout contre la sédentarité, c’est le bureau réglable en hauteur. Il permet d’alterner travail assis et travail debout, qui est une position plus naturelle chez l’être humain, et permet une activité musculaire des membres inférieurs… 

Solution alternative et moins coûteuse que l’achat d’un bureau électrique : les stations de travail assis-debout à poser sur un bureau existant sont un accessoire à envisager.

Comment adapter l’espace de travail et l’ergonomie des bureaux pour tenir compte des différences individuelles (taille, âge, besoins spécifiques) ?

La clé, c’est de choisir un mobilier ajustable pour s’adapter à la morphologie des utilisateurs :

• des sièges ajustables qui s’adaptent au poids de chacun, avec le réglage en tension de basculement (qui permet de durcir ou d’assouplir le siège en fonction du poids de l’utilisateur), et le réglage en hauteur du dossier (qui permet de caler le soutien lombaire dans le creux lombaire de l’utilisateur) ;
• des bureaux réglables, qui sont soit fixes à hauteur réglable (pour s’adapter à la taille des utilisateurs), soit des bureaux assis-debout ;
• des bras supports écrans qui offrent une plus grande liberté de positionnement de l’écran, par rapport à un pied rigide standard.

Chaque collaborateur doit pouvoir affiner ses réglages selon sa morphologie et ses contraintes, sans devoir composer avec un mobilier identique pour tous.

Quelles sont les tendances ou innovations en matière d’ergonomie qui méritent l’attention des entreprises ?

On observe deux tendances fortes sur le poste de travail.

• Les développements sur les sièges de travail :

• avec des mécanismes de plus en plus intuitifs (mécanismes auto régulés), que l’utilisateur n’a pas besoin de régler ;
• avec des mécanismes qui reproduisent des positions naturelles et des innovations en terme de matériaux qui donnent des sièges suffisamment souples pour que l’utilisateur puisse bouger dans son siège ;
• Avec des assises dynamiques qui permettent de solliciter les muscles dorsaux, abdominaux et stabilisateurs, un peu à la façon d’un ballon de yoga.
• Les bureaux assis-debout :

• qui se démocratisent de plus en plus et sont aujourd’hui disponibles dans une large gamme de prix ;
• qui permettent d’alterner aisément les postures pour lutter à la fois contre les TMS et la sédentarité.

Au-delà du poste de travail, les entreprises s’intéressent aussi désormais à l’acoustique (avec des cabines acoustiques et espaces isolés pour les visioconférences, notamment). Elles s’intéressent à la qualité de l’éclairage (avec des éclairages indirects moins agressifs et des éclairages d’appoint plus adaptables aux besoins de chacun). Les organisations introduisent également davantage de végétalisation. Elles travaillent les coloris présents dans les espaces de travail pour améliorer le bien-être global.

Finalement, l’ergonomie ne se limite pas à une simple chaise ou à un bureau. C’est une démarche complète qui vise à offrir des conditions de travail plus saines, plus confortables, et qui permettent in fine une plus grande satisfaction et une meilleure productivité de l’ensemble des collaborateurs.