Du 17 au 21 juin, c’est la semaine de la QVCT organisée par l’ANACT. Loin d’être une option ou une tendance du moment, la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) n’a jamais été autant d’actualité dans toutes les entreprises. Dans une étude publiée en janvier dernier par le cabinet Qualisocial, près de 90 % des personnes interrogées estiment que la QVCT devrait être un enjeu prioritaire ou important pour les employeurs. Pour elles, ce n’est pas assez le cas aujourd’hui. L’enjeu ? Faire de la QVCT un véritable levier de management et de transformation, au service du bien-être et de l’engagement des collaborateurs. Pour relever ce défi, l’audit est un incontournable qui permet de bâtir une démarche sincère, objective et durable pour votre entreprise. Voici les 5 étapes essentielles pour le réaliser dans les règles de l’art.

1. Préparer l’audit et en définir le périmètre

Pour bien démarrer votre audit QVCT, il y a un point qu’il faut non seulement ne pas négliger, mais qu’il faut particulièrement soigner. C’est la préparation et la définition de son périmètre.
Pour poser ces fondations, la direction et les partenaires sociaux doivent travailler main dans la main et s’accorder sur le ou les objectifs visés. S’agira-t-il pour votre organisation :

• d’identifier les principaux facteurs de risques ?
• De mesurer le niveau d’engagement des équipes ?
• De cibler des pistes concrètes d’amélioration de la QVCT ?
• etc.

Une fois ce ou ces buts définis, choisissez les grandes thématiques à auditer, par exemple parmi les 6 dimensions clés de la QVCT (contenu du travail, santé au travail, relations au travail et climat social, management et engagement, égalité professionnelle, compétences et parcours professionnels). 

Vient ensuite la question des populations à inclure dans votre démarche. Que vous soyez une TPE/PME ou un grand groupe, il sera possible d’auditer l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices ou de cibler certaines populations (opérateurs de production, commerciaux…).

Enfin, pour piloter efficacement votre projet d’audit de la QVCT dans votre entreprise, la mise en place d’un comité de pilotage avec les principales parties prenantes (RH, représentants du personnel, médecine du travail, membres de la direction…) vous permettra d’avancer de façon plus efficace et collaborative.

 2. Choisir les outils et méthodes les plus adaptés

Une fois cette première étape réalisée, vous devrez choisir les outils et méthodes les plus pertinents au regard de votre contexte et de vos enjeux. L’idéal est d’opter pour une approche mixte combinant :

• une dimension quantitative (questionnaires, analyse des données RH…)
• une dimension qualitative (entretiens avec les collaborateurs, observations terrain…).

Un point de vigilance important : veillez à établir des règles éthiques dans le traitement des données, en garantissant aux collaborateurs l’anonymat et la confidentialité des données individuelles. C’est un point crucial pour instaurer un climat de confiance.

Pour vous aider dans vos choix méthodologiques et vos choix d’outils, privilégiez des sources expertes et reconnues. L’ANACT met à disposition de nombreuses ressources et propose des services et des formations pour vous accompagner. Des cabinets spécialisés peuvent aussi vous accompagner dans le choix de vos méthodes et le déploiement de l’audit.

Un dernier point clé à ne pas négliger dans cette phase : la définition en amont d’indicateurs pertinents (absentéisme, turnover, taux de participation à l’audit…). Ils vous permettront d’assurer un suivi rigoureux de vos progrès dans la durée.

3. Communiquer et faire participer

Lorsqu’on réalise un audit QVCT, un aspect souvent négligé mais pourtant essentiel est la communication auprès des équipes. Car pour faire de cette démarche un vrai projet fédérateur, il est primordial d’expliquer les tenants et aboutissants à l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices. Cette action de pédagogie permettra de rendre l’audit plus lisible et plus engageant pour celles et ceux qui sont concernés au premier plan par votre démarche.

Pour informer et impliquer vos équipes, plusieurs options s’offrent à vous :

• l’organisation de réunions d’information, service par service
• la création de supports de communication adaptés : vidéos, FAQ, newsletter dédiée…

Dans le contenu de votre communication, rassurez bien les collaborateurs sur les modalités de participation (anonymat, protection des données…). Rappelez aussi l’importance d’une communication de proximité aux managers, qui sont des relais essentiels. Impliquez-les tout au long de l’audit QVCT de votre entreprise.

Autre point clé : donnez une visibilité à vos équipes sur les grandes étapes de l’audit, avec un calendrier clair. Cela renforcera la perception d’une démarche transparente et structurée.

4. Analyser les résultats et définir un plan d’actions

Une fois les questionnaires remplis récoltés, les entretiens réalisés et les observations terrain compilées, place à l’analyse des résultats. La première étape consiste à étudier, avec votre comité de pilotage, les données recueillies. L’objectif est de faire émerger les grandes tendances, les points forts et les axes d’amélioration en matière de QVCT dans votre entreprise.

Pour enrichir vos constats, réalisez des comparaisons en interne (entre services, métiers, sites…) et en externe si vous avez accès à des données pour un benchmark. Cela vous permettra d’affiner votre analyse et votre compréhension des résultats.

Sur la base de ce diagnostic, mettez éventuellement en place des groupes de travail pour approfondir certaines thématiques et proposer des actions concrètes. Il peut s’agir par exemple de :

• mettre en place des ateliers de sensibilisation des managers
• repenser l’organisation et l’aménagement des espaces de travail
• élaborer une charte de la déconnexion…

Vient ensuite le temps de la priorisation et de la planification : priorisez vos actions en fonction des bénéfices attendus mais aussi des ressources à mobiliser. Soyez à la fois ambitieux et réaliste dans votre feuille de route. Puis définissez un plan d’actions détaillé avec un calendrier de mise en œuvre.

Enfin, pour suivre vos progrès, élaborez une méthode de suivi des indicateurs clés pour objectiver vos avancées et communiquez régulièrement sur vos progrès.

5. Communiquer sur les résultats et suivre la mise en œuvre

Dernière étape cruciale : le partage des résultats de l’audit et de votre plan d’actions auprès des équipes. Cette communication est indispensable pour entretenir la dynamique et l’adhésion autour de la QVCT.

Dans le partage des résultats, veillez à mettre en avant avec transparence :

• les points forts, qui sont des leviers de motivation et de fierté
• les axes de progrès identifiés, sur lesquels vous allez agir.

Pour donner du sens à vos résultats, resituez-les par rapport à des éléments de comparaison internes ou externes quand vous le pouvez. Cela permettra à chacun de mieux comprendre la situation de l’entreprise et de son service. Puis, pour créer une dynamique positive, détaillez les premières actions que vous engagez et votre calendrier. L’objectif est de montrer votre volonté d’avancer rapidement sur le sujet.

Une fois le partage initial réalisé, assurez un suivi régulier des actions avec votre comité de pilotage et vos groupes projet. Communiquez régulièrement sur vos avancées et les premiers impacts mesurés. Enfin, pour inscrire cette dynamique dans la durée, prévoyez un nouvel audit sous deux à trois ans, pour mesurer vos progrès et poursuivre dans une dynamique positive. 

L’audit QVCT est un outil précieux pour le pilotage d’une démarche d’amélioration continue. Il permet de répondre aux attentes croissantes des collaborateurs et des collaboratrices en matière de bien-être au travail. Bien mené, dans une logique participative, il contribuera à renforcer durablement votre marque employeur et votre performance.