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Qualité de l’air au bureau: comment agir pour se protéger, quelle que soit la taille de son entreprise ?

Qualité de vie au travail | 8 janvier 2020
Qualité de l’air au bureau: comment agir pour se protéger, quelle que soit la taille de son entreprise ?

Comment faire en sorte que l’air des bureaux soit le moins pollué possible ? Quelles sont les actions simples à mettre en place pour améliorer la qualité de l’air au bureau  Corinne Mandin est responsable de l’équipe opérationnelle de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, mandaté par le gouvernement afin de collecter des mesures dans les bâtiments. La première campagne nationale de la qualité de l’air des bureaux s’est déroulée entre 2013 et 2017. L’air de 150 immeubles de bureaux en France a ainsi été analysé. Les résultats de l’étude ont été publiés au printemps 2018. D’une façon générale, les immeubles de bureaux sont moins pollués que les logements. En revanche, 8 % d’entre eux cumulent les sources polluantes. Explications…

Quand on s’intéresse à la qualité de l’air au bureau, de quoi parle-t-on ?

La pollution de l’air des bureaux provient de trois catégories de polluants, qui peuvent être concomitantes. Les sources extérieures, comme le trafic routier ou le sol. Le bâtiment en lui-même : les matériaux de construction, du second œuvre, le matériel de bureau. Et enfin les occupants à travers l’usage de parfums, de colles, de vernis, etc.

Ensuite, il existe trois grandes familles de polluants potentiellement présents dans l’air des bureaux. Tout d’abord les polluants chimiques parmi lesquels les Composés Organiques Volatils (COV) et le célèbre benzène, résultat de la combustion (voiture, cigarette, encens…), qui est cancérigène. Tout immeuble de bureaux situé à proximité d’axes routiers intenses est potentiellement exposé. Ce que l’on sait moins, c’est que le fait d’avoir un garage ou un parking adjacents aux espaces de bureaux peut également dégrader la qualité de l’air intérieur. Parmi les autres COV, on a les terpènes que l’on retrouve dans les produits d’entretien, les bougies parfumées, les désodorisants. Tels que, ils représentent peu de risque pour la santé, mais lors de pics d’ozone, ils contribuent à former, par réaction chimique, des polluants secondaires qui sont irritants pour les voies respiratoires.

Les composés organiques semi-volatils, eux, nous les respirons mais nous pouvons aussi les ingérer ou être exposés par contact cutané. Ce sont les pesticides, les phtalates ou encore les retardateurs de flamme bromés qui permettent aux textiles d’ameublement et aux appareils de bureautique de ne pas prendre feu en cas de surchauffe. Les retardateurs de flamme bromés, très toxiques, sont aujourd’hui interdits en Europe, mais il peut rester d’anciens appareils toujours présents dans les bureaux. Autant de facteurs qui impactent la qualité de l’air au bureau.

Quelles sont les deux autres familles de polluants respirées dans les bureaux ?

La deuxième famille est celle des polluants physiques comme les particules qui viennent essentiellement de l’air extérieur et principalement du trafic routier. Mais l’ennemi est aussi à l’intérieur. Là encore, les imprimantes et photocopieurs sont directement concernés. C’est pourquoi il est essentiel de les placer dans une pièce dédiée, si possible équipée d’une extraction d’air. Il y a aussi les fibres comme l’amiante.

Enfin, la troisième famille est d’origine biologique : bactéries, moisissures et virus. On sait que les moisissures ont un effet néfaste sur la santé. Un dégât des eaux ou une infiltration ne doivent jamais rester non résolus. Cela peut s’avérer très dangereux pour les personnes sensibles au niveau des voies respiratoires, notamment les asthmatiques. Les traces de moisissure doivent être nettoyées à l’eau savonneuse et pas à la javel qui ne règle pas le problème. Quand elles sont de petites tailles, on peut le faire soi-même, sinon il faut faire appel à un professionnel ou à l’équipe de ménage qui nettoie les bureaux.

Que peut faire une entreprise pour protéger ses salariés et améliorer la qualité de l’air dans les bureaux ?

Pour agir, il faut être averti. C’est pourquoi il faut en parler. D’autant plus que des actions de prévention et des gestes correctifs peuvent aisément être appliqués. L’imprimante et le photocopieur doivent être placés dans une pièce inoccupée dédiée. Si vous faites des travaux, il faut choisir un revêtement de sol ou de mur avec un étiquetage sanitaire A+ des émissions de COV. Pour le mobilier, évitez de prendre du bois aggloméré : le formaldéhyde, présent dans les colles, est un irritant des voies respiratoires. Privilégiez le bois massif ou sinon les armoires et bureaux métalliques. Vous pouvez aussi agir sur le renouvellement de l’air dans les bureaux. De nombreux bureaux sont équipés d’une ventilation mécanique (simple ou double flux), un système excellent… quand il est correctement dimensionné et fonctionne bien ! Si le bureau n’a pas de ventilation mécanique, il faut sensibiliser vos salariés à l’ouverture des fenêtres quand ils arrivent le matin, même s’il fait froid. Dix minutes ne refroidissent pas durablement le bâtiment mais cela suffit à préserver la qualité de l’air.

Lors de la campagne, il a été remarqué que lorsque les salariés ont la possibilité d’agir eux-mêmes sur leur environnement de travail, d’avoir ce contrôle direct, comme ouvrir les fenêtres, allumer ou éteindre la lumière, régler le thermostat du chauffage, etc. ils se sentent déjà mieux. Cette capacité à agir joue sur le bien-être au travail.

Les Américains : pionniers en matière de qualité de l’air au travail

La question de la qualité de l’air intérieur n’est pas nouvelle. Dès 1983, l’OMS évoque les « syndromes des bâtiments malsains » : maux de tête, irritation des yeux, somnolence… Des effets qui disparaissent dès que la personne sort du bâtiment. Les raisons évoquées sont multifactorielles, et l’une d’elles est liée à la qualité de l’air intérieur. Les Américains sont les premiers à s’intéresser aux bureaux. La qualité de l’air de 100 immeubles de bureaux, dans tout le pays, est analysée en 1998-99. Il faut attendre 2013 pour qu’une opération similaire soit entreprise en France par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, en lien avec le programme européen Offic’air.

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