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Au travail, la micro-pause devrait s’imposer

Qualité de vie au travail | 25 janvier 2019
Au travail, la micro-pause devrait s’imposer

Les temps de pause au travail sont beaucoup plus qu’une obligation légale. Ce sont des parenthèses indispensables à vos collaborateurs pour le bon fonctionnement de leur cerveau et leur performance globale. Frédérik Ughetto, fondateur de Santé Partners, explique à Mieux le Mag pourquoi et comment favoriser le développement de ces temps de récupération dans votre entreprise, sous forme de micro-pause, à moindre coût.

 

Pourquoi est-il important de faire des pauses durant sa journée de travail, quel que soit son métier ou ses fonctions ?

Rester concentré sur son travail toute la journée, c’est comme rester en mouvement quand on est sportif de haut niveau. La comparaison est d’autant plus légitime qu’on sait que le cerveau est un muscle, d’ailleurs un gros consommateur de glucose. Et comme tout muscle, il s’épuise assez rapidement s’il ne connaît pas de temps de repos. Les chiffres le prouvent : au bout de 20 minutes consécutives de travail, on sait que le cerveau perd 30 % de ses capacités de concentration. Au bout de 50 minutes, 50 % de ses facultés. Et cette perte de performance s’accroît si la personne est en plus dérangée dans sa tâche.

Que se passe-t-il quand on ne fait pas de pause durant sa journée de travail ?

Le cerveau est en suractivité. Cela s’accompagne d’une baisse de l’attention, ce qui accroît le risque d’accident du travail dans certaines professions. Sans pause, les pensées intrusives se multiplient et créent une véritable saturation dans le cerveau. Avec un certain nombre de signaux d’alerte à la clé : de l’irritation, une plus faible résistance aux perturbations et au bruit, une incapacité à avoir une vision globale sur les sujets… Sur la durée, les personnes concernées se découragent et ont le sentiment que la charge de travail est impossible à réaliser. C’est la porte ouverte à l’épuisement psychique et physique chronique, en d’autres termes, si la situation se prolonge, au burn-out.

Quels types d’activités conseillez-vous pour favoriser la récupération du cerveau et faire de son temps de pause un levier de qualité de vie au travail ?

Il faut avant tout considérer que le temps de pause est une hygiène de vie à intégrer à son quotidien. La bonne nouvelle, c’est que le cerveau a besoin de 3 à 4 minutes, pas davantage, pour régénérer la zone qui a travaillé. C’est pourquoi nous préconisons plutôt des micro-pauses. Plusieurs exercices sont faciles à pratiquer. Ne nécessitant pas d’installation particulière, elles concernent les petites comme les grandes entreprises. La méditation, qui consiste à se focaliser 2 minutes sur sa respiration, fait partie des premières. On peut aussi faire une micro-sieste de 5 à 7 minutes, avec l’assistance d’audio-guides gratuits, ou utiliser des techniques de visualisation positive, en pensant à des paysages ou des situations apaisantes, pour obtenir un relâchement des fonctions cognitives.

D’autres occupations, un peu plus actives, y concourent également : la lecture pour autant qu’elle soit récréative, de même que les vidéos. N’oublions pas que le rire a toute sa place dans une pause au travail, c’est un vecteur efficace de détente. Tout comme les pauses partagées entre collègues autour d’un thé (vert de préférence) en évoquant le dernier ou le prochain week-end…

Vos préconisations sont plutôt centrées sur l’esprit… Qu’en est-il du corps ?

Vous avez raison, le corps est un très bel outil de relaxation. Détendre le corps, c’est détendre l’esprit : une mise en mouvement physique implique une mise en route hormonale, source de relâchement global. Concrètement, nous conseillons de marcher 6 à 7 minutes par exemple, dans un endroit calme. Très utile également l’auto-massage sur la nuque, les trapèzes, le bas du dos ou la pratique de la cohérence cardiaque, qui consiste à caler sa respiration sur le rythme du coeur. De nombreuses ressources et applications digitales existent sur ces thèmes.

Toutes ces pratiques sont finalement assez simples à mettre en œuvre et peu consommatrices de temps ?

Oui et surtout ça ne coûte rien ! 5 à 7 minutes sur son temps de pause légal minimum de 20 minutes, je le rappelle (ou plus selon les conventions collectives ou accord d’entreprise). J’insiste sur le fait que cela doit faire partie d’une routine : au travail, dans ses trajets, dans la file d’attente du restaurant d’entreprise. Les micro-pauses sont réellement indispensables pour remobiliser son cerveau efficacement ensuite. Car c’est bien là l’enjeu : ralentir les fonctions cognitives pour qu’elles soient plus efficaces quand elles reprennent du service !

La micro-pause est-elle encouragée dans les entreprises françaises ? Des différences existent-elles selon la taille des structures ou les secteurs d’activité ?

Pour le moment, cela relève encore de l’ordre de l’initiative individuelle, quelle que soit la taille de la structure. Nous défendons le développement d’une culture de la micro-pause au travail, ce qui implique la prise de conscience et l’adhésion des dirigeants bien sûr, mais aussi des managers également. La pression est souvent forte sur leurs épaules. Pour certains d’entre eux, la pause est encore antithétique de la culture du résultat. Changer le regard sur la pause en entreprise est un travail de longue haleine, nous semons des graines qui demandent parfois plusieurs années pour germer !

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